"Je m'amuse à écrire depuis une trentaine d'années. Je devrais dire que je raconte plutôt... parce que
j'essaie de transmettre l'histoire orale, dans l'accent des anciens de Paspébiac.
Lorsque j'étais petit garçon, plusieurs nous disaient qu'on parlait mal et on les croyait... parce que ça
nous empêchait de nous exprimer. Mais lorsqu'un jour, grand-mère disait que son cousin Abel était chagrin
depuis qu'il avait perdu sa Délima... j'ai compris.
Oui, j'ai compris que les sentiments sont dans les mots, la manière de le dire et selon l'intonation, le
message est différent. Les parlures de chez-nous peuvent nous faire pleurer, nous faire rire... alors que
ces parlures sont riches de nos accents.
Vous me demandez si j'ai un accent, mais bien sûr, différent du vôtre..."